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  • : Ce blog présente les articles et ouvrages d'un enseignant-chercheur en Droit public. Il fournit également des références bibliographiques concernant différents domaines juridiques.
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6 mai 2025 2 06 /05 /mai /2025 07:23

« Il y a un juriste à Champignac, l’interprétation en droit et en bande dessinée » in Droit(s) et Bande dessinée, sous la direction de Géraldine Goffaut Callebaut, Mare et Martin, 2024, p. 223-250

 

premières lignes

 

Spirou, Tintin, Astérix, Mickey, qu’il s’agisse d’un petit groom habillé en rouge, d’un gamin reporter, d’un gaulois amateur de potion magique ou encore d’une souris qui parle, tous ces héros de bande dessinée font figure de classiques en raison de leur notoriété et de leur résistance au temps qui passe. Considéré comme un moyen pour s’initier à la lecture, pour les uns, décrié pendant de nombreuses années en raison de sa prétendue influence pernicieuse sur les enfants, pour les autres, le neuvième art a connu une évolution majeure à partir des années 1960. Les créateurs de bande dessinée ont ainsi vu leur travail être reconnu à part entière comme une discipline artistique, avec ses règles, ses grands maîtres et même ses écoles, comme celles de Bruxelles et de Marcinelle, pour ne citer que ces deux exemples belges.

Dans cette perspective, le droit a déjà toute sa place. Il faut protéger les auteurs, poser parfois la question de l’origine de l’œuvre entre le scénariste et le dessinateur ou s’interroger sur le devenir d’un héros (on pense à la succession d’Hergé en particulier).

Cependant, se cantonner à cette seule dimension serait une erreur au regard de la richesse de cet art et du dialogue potentiel avec la matière juridique.

Mettre en relation deux disciplines comme le droit et une matière culturelle n’est plus réservé aujourd’hui à quelques pionniers. Plus d’un siècle après les travaux de John Henry Wigmore, le père du mouvement « droit et littérature », les recherches interdisciplinaires ne cessent de se multiplier. Les colloques, les ouvrages communs et les monographies nous apportent un regard renouvelé sur les implications juridiques en littérature, au cinéma et même à la télévision.

En investissant un nouveau terrain, les juristes ne cherchent pas seulement à vulgariser l’usage du droit.

Certes, au départ, le mouvement « droit et littérature », ambitionnait de rechercher du droit dans la littérature, en y trouvant une illustration des professions juridiques ou de certains points de droit, une représentation des procès ou une description de procédures judiciaires, le droit apparaissant comme un élément de contexte.

Néanmoins, ce premier but n’épuise pas la matière. Comme le mouvement « droit et littérature », le rapprochement entre droit et culture a connu un second volet qui s’interroge sur l’apport d’une étude comparative à la théorisation juridique. Certains héritiers ultérieurs de Wigmore ont questionné la relation entre intention de l’auteur et réception par le lecteur, à l’aune du fonctionnement du droit, ou ont recherché dans les techniques propres à chaque art des parallèles avec le raisonnement juridique.

À ce titre, il est utile de revenir, dans un premier temps, sur les enseignements juridiques que nous apportent les différentes lectures d’une bande dessinée et le symbolisme propre à cet art (I).

Dans un second temps, le parallèle entre les deux disciplines conduit à étudier la construction d’une bande dessinée pour en tirer une interprétation juridique (II).

 

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